Et comment l’école?

Comment ça va l’école? Voilà une question que l’on nous pose très souvent et dont nous n’avons encore jamais parlé.

Tout d’abord, il faut savoir que l’on donne aux enfants deux matières: le français et les maths. Pour tout le reste, on pense qu’ils acquièrent une expérience différente en voyage, riche de découvertes et d’apprentissages passionnants. En termes d’organisation, nous sommes partis avec du matériel donné par les enseignants de l’école des enfants. Chaque prof nous a donné les livres et les cahiers nécessaires à faire durant l’année scolaire, avec un programme plus ou moins précis des acquis attendus pour les degrés scolaires de nos enfants (3H, 6H et 7H). Très concrètement, au niveau matériel, cela se traduit par plusieurs cahiers par enfants et par des livres en pdf sur tablette, l’idée étant de réduire au maximum le poids des sacs.

Afrique du Sud, l’école dans un restaurant.

Dans le camping du Kgalagadi Transfontier Park en Afrique du Sud.

Nous avions aussi imaginé nous appuyer sur des ressources en ligne, mais nous nous rendons compte que c’est toujours difficile de les utiliser en voyage. Premièrement, nous n’avons pas eu partout un bon réseau, ce qui reste tout de même la base pour utiliser ce genre de ressources… Et quand on trouvait un réseau, en Afrique par exemple, c’était souvent beaucoup trop lent pour pouvoir l’utiliser… En Asie, on trouve du réseau presque partout, mais pas toujours fiable non plus. S’il est difficile de faire des exercices on-line en voyage, il est tout aussi compliqué d’imprimer des feuilles d’exercices. Cela nécessite toute une gymnastique pour télécharger les fiches et trouver un endroit pour les faire imprimer…

Lorsque nous avions un très bon réseau, nous avons téléchargé des petites applications pour nous aider un peu, notamment en maths pour les exercices de calculs. Ces applications sont en général assez sympa et les enfants sont très preneurs. Mais elles ont aussi souvent leurs limites et on se rend bien compte qu’elles ne nous servent que pour un petit moment.

Au bout de sept mois, on réalise que c’est finalement tout le matériel papier et pdf que nous avons pris que nous utilisons le plus. Tout le reste ne sert finalement qu’à diversifier temporairement l’enseignement.

A côté de la piscine de l’hôtel en Namibie.

Dans la chambre d’hôtel et sur une terrasse au Botswana.

Pour les parents c’est toute une aventure de se muer en prof de français (pour Anne) et en prof de maths (pour Etienne). On essaye au mieux de comprendre les objectifs attendus, on tente de trouver des méthodes pour leur apprendre, en improvisant ou grâce à nos vieux souvenirs de bancs d’école. Sans bagage pédagogique ni préparation de cours, on improvise tout le temps. On se triture le cerveau pour savoir de quelle façon ils pourraient comprendre les objectifs demandés, pour leur fournir de nouveaux exercices quand ils en ont marre de faire toujours les mêmes cahiers, ou pour réviser tout ce qu’on a déjà fait.

On se rend compte que ce qu’il nous manque, c’est le rabâchage; nous n’avons pas le temps de répéter les choses aussi souvent qu’à l’école et de nous assurer que les objectifs sont réellement acquis. Finalement, nous réalisons aussi avec plaisir qu’enseigner à nos enfants a un côté très gratifiant quand on les voit progresser, et parfois presque grisant quand il s’agit de leur faire découvrir de nouvelles choses.

Dans la chambre d’hôtel au Vietnam.

Au Laos à l’école française de Luang Prabang (une petite pause d’enseignement d’une semaine pour les parents…)

Côté organisation, ce n’est pas toujours évident en voyage de prendre du temps pour l’école, surtout quand on bouge beaucoup, quand on découvre énormément de choses, quand on est dans les déplacements ou quand on a un programme de visites chargé. Nous, on cherche toujours une table pour s’installer dans un petit coin tranquille et sympa sans trop de distractions (on cible les cafés sans trop de monde, les tables les plus éloignées sur les terrasses, les places de pique-nique, les cuisines de campings après le petit-déjeuner des campeurs, et parfois une table dans notre chambre d’hôtel peut aussi faire l’affaire).

Nous avons rencontré des familles qui arrivaient à travailler dans les transports; nous avons essayé plusieurs fois mais le résultat n’a jamais été très probant. Nous on a vraiment besoin de se poser une bonne grosse heure devant tous les livres et les cahiers ouverts pour réussir à travailler. De plus, nous avons clairement remarqué que les enfants travaillaient mieux le matin. Donc en général, on sort les cahiers après le petit-déjeuner!

En Thaïlande dans la maison des Parents-tout-terrain.

En Thaïlande à Phuket, avec un prof de maths un peu spécial… (c’est grand-papa qui s’y colle).

Côté ambiance, il faut avouer que l’école est un sacré morceau. Pas toujours facile de motiver les petits explorateurs et parfois, il faut le dire, pas toujours facile non plus de motiver les parents aventuriers. La fameuse phrase « c’est l’heure de l’écoooole! » provoque irrémédiablement une levée de boucliers, des cris et des soupirs chez nos trois chérubins, mais les parents font front et finalement tout le monde s’y met. Le rituel est quotidien, presque risible…

Une fois au boulot, les enfants sont plutôt sympas et preneurs, même s’ils tentent parfois toute l’armada des bâillements par milliers, des feintes pour trouver d’autres choses à faire qui pourraient aussi compter comme de l’école, des astuces pour en faire le moins possible, voire même des supplications et des pleurs pour les jours les plus durs.

Sur l’île de Koh Rong au Cambodge, avec plein de petits yeux curieux tout autour.

En Australie sur une table de pique-nique.

Pour conclure, la parole est donnée aux enfants, qui doivent répondre à la question: « Qu’est-ce qui vous plaît et vous déplaît quand on fait l’école en voyage? »

Louis: « Ce qui est génial, c’est qu’on est toujours dans un endroit différent, avec un bureau qui change tout le temps, pas comme à l’école. J’aime bien aussi ne pas devoir répéter plein de fois alors que j’ai compris. Ce que je trouve difficile c’est de se mettre au travail; on est souvent en train de jouer et de profiter des endroits où on est et on doit s’arrêter pour se mettre à travailler. »

Arno: « L’école en voyage c’est chouette car on peut des fois utiliser l’ordinateur ou des applications sur le téléphone, ce qu’on ne fait pas à l’école. Ce que je trouve difficile c’est de bien se concentrer suivant les endroits que l’on trouve pour travailler. »

Mathilde: « Ce que j’aime le mieux quand je fais l’école c’est quand je peux faire d’autres exercices que toujours la lecture et l’écriture. Et j’aime travailler avec maman. Par contre ce que je n’aime pas du tout, c’est que l’on doit toujours s’arrêter de jouer pour faire de l’école. »

 En Nouvelle-Zélande dans la cuisine d’un camping, avec nos amis américains qui font aussi l’école à leurs enfants en arrière-plan.

Voilà tout est dit! Ce qui est sûr, c’est qu’on essaye de faire au mieux! On réalise bien tout ce que les enfants apprennent en voyageant, mais on espère vraiment qu’ils seront à niveau dans les branches principales quand ils reprendront l’école. Le vrai challenge pour eux sera certainement de se remettre dans un rythme avec plusieurs heures d’enseignement par jour et aussi… de rester assis!

 

(14 commentaires)

  1. Vous connaissez biceps.ch? Faut avoir wifi, c’est vrai, mais c’est calqué sur le prog scolaire suisse.
    Si jamais.. bec

    1. oui on a un compte. Mais pas toujours de wifi, et au final on n’a pas vraiment croché, les enfants non plus… C’est un outil de diversification pour nous, guère plus.

  2. Merci pour ce beau résumé de votre expérience scolaire, cela me donne un avant -goût. Je vous félicite surtout de vous ajuster a 3 niveaux différents, ce ne doit pas toujours être évident.

  3. Je les admire … faire la classe en étant à côté de l’océan et d’une plage magnifique … pas sure que j’accepterais, même sous la torture

  4. Bonne chance pour le reste du programme (scolaire et de voyage).
    Les nôtres se sont remis dans le bain de l’école en qq jours! Pourtant ça a été la guerre pendant 8 mois avec Yaelle pour lui faire suivre le programme.
    Ça doit être la méthode parentale qui n’était pas adaptée car avec la maîtresse ça passe tout seul!

  5. Le retour se fera très naturellement et ils auront de l’avance et de toute manière un bagage acquis en voyage bien supérieur à celui de l’école.
    Je me demandais aussi comment Eliott arriverait à se poser plus d’1h sans bouger et je me le demande encore car il fait ses devoirs comme en voyage en regardant par la fenêtre mais pourtant il a une grande facilité.

    1. Merci pour les retours, on verra bien ! L’expérience sera en effet bien enrichissante, de toute manière. Et on serrera les dents pour ce qu’il faudra rattraper.

  6. Merci pour toutes ces explications. Quand je parle de votre voyage avec d’autres personnes c’est la première question qu’ils posent. Maintenant je saurai répondre. Ouf !

  7. 1an de voyage c 10 ans d’écoles….:-) tu vois nous on a pas arrêter de déménager de Sion à Sierre de quartiers à un autre….eh ben on est comme on est quoi…..pas trop intelligent mais rien tant con non plus…. 🙂

  8. J’aurais adore avoir une vue comme cela pour l’école et les voyages forment la jeunesse bravo à ces petits écoliers et leur profs………………

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